Bulletin de la Chaire de recherche en développement des collectivités (CRDC)

Hiver 2014

Septième infolettre de la CRDC

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Voici la septième infolettre de la CRDC. La CRDC se manifestait depuis plusieurs années surtout par l’intermédiaire du blogue de son titulaire. Depuis près de deux ans, elle a relancé ses activités publiques sur ses propres bases, grâce au soutien de la Fondation de l’UQO. Désormais les publications de chercheurs rattachés à la CRDC (cahiers de recherche, ouvrages), l’organisation de séminaires ou de colloques de même que la présence de la CRDC dans la communauté, au Québec et à l’international seront affichées régulièrement. Voici quelques informations nouvelles sur les activités de la CRDC.

Bonne lecture !
Louis Favreau, rédacteur du bulletin


Le dernier billet de blogue du titulaire de la CRDC de l’année 2013

Sujet abordé : l’état des lieux des différentes familles de l’économie sociale en 2014 après la loi 27


 

Le Sommet international des coopératives de 2014

Le 4 novembre dernier se tenait en Afrique du Sud l’assemblée générale de l’Alliance coopérative internationale (ACI). La présidente et directrice générale du mouvement Desjardins, Mme Monique Leroux a été élue au nouveau CA de l’Alliance. Nous reproduisons ici l’entrevue qu’elle a accordée à l’équipe du Sommet 2014 faite à cette occasion.

On notera la réflexion suivante:

La raison d’être de l’ACI consiste à soutenir le développement et la croissance des coopératives. Mais pour se développer, elles devront remplir un certain nombre de conditions. Il leur faudra notamment faire preuve d’une plus grande capacité d'innovation. En plus d’unir leurs forces pour créer de nouvelles occasions d’affaires et élargir leurs réseaux, elles devront également faire valoir leurs particularités auprès des organismes de réglementation et des décideurs politiques.

 



Une recherche de la CRDC sur la solidarité internationale du mouvement des agriculteurs québécois donne lieu à un ouvrage

Cette recherche de la CRDC vient de donner lieu à un ouvrage de Louis  Favreau et Ernesto Molina. Cet ouvrage présente les 20 ans de l’organisation UPA Développement international. L’UPA DI a travaillé depuis 20 ans avec des organisations paysannes du Sud, plus précisément avec 70 partenaires dans 26 pays, principalement en Afrique de l’Ouest et en Amérique latine. Dans cet ouvrage d’une centaine de pages, les auteurs décrivent cette organisation, la mettent en contexte et mettent en perspective les défis alimentaires de la décennie qui vient. On peut se le procurer gratuitement en format numérique à la page d’accueil du site de la CRDC. Il est également disponible en format papier pour la modique somme de $10.00 dans toutes les activités 2014 du Fonds Solidarité Sud que la CRDC appuie dans sa campagne (la totalité des profits sera versée au Fonds Solidarité Sud). L’ouvrage a officiellement été lancé au congrès de l’UPA qui se tenait les 3, 4 et 5 décembre dernier à Québec en présence du ministre de l’Agriculture, François Gendron. Il fut distribué aux 500 personnes présentes au petit déjeuner de l’UPA DI. Louis Favreau y était à titre de conférencier pour en faire la présentation principalement sur les défis actuels de l’enjeu alimentaire mondial.



Les Rencontres du Mont-Blanc (RMB) en novembre dernier

C’est Ernesto Molina, chercheur à la CRDC, qui représentait la CRDC au comité scientifique des RMB. Il animait un des forums et a été membre du comité de synthèse de cette rencontre internationale dont nous rendons compte dans ce qui suit:

1) Un excellent petit article sur les dernières Rencontres du Mont-Blanc. Par un journaliste d'ARIA-Nord qui suit le dossier RMB depuis un bon moment déjà. Un début de mise en perspective par delà une déclaration finale trop produite en pièces détachées : http://www.nord-social.info/_front/Pages/article.php?art=919 

2) Une très bonne entrevue du journal Le Devoir avec G. Larose, président de la Caisse d’économie Desjardins et membre de la direction des RMB : http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/378373/il-faut-opposer-a-l-economie-neoliberale-un-modele-venu-de-la-solidarite

3) La dernière infolettre des Rencontres du Mont-Blanc  (RMB) suite au forum de Chamonix: https://www.rencontres-montblanc.coop/civicrm/mailing/view?reset=1&id=181

 



Une université d’automne à l’Université Laval: trois conférences publiques dont une qui met en débat l’économie sociale interpellée par le développement durable

l’Institut en environnent, développement et société (EDS) tenait la 2e édition de son université d’automne dont un des thèmes portait sur l’économie sociale et le développement durable. Le titutlaire de la CRDC y était à titre de conférencier d’une table-ronde avec un membre de la direction du Chantier de l’économie sociale. Pour un bref compte-rendu du débat, on se rend sur le blogue Oikos. Pour une analyse du lien entre le DD et l’ÉS, voir le premier billet 2014 du blogue de la CRDC.

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Quelques publications récentes de chercheurs membres de la CRDC

 

 

1) Un chercheur associé à la CRDC publie un livre aux Presses de l’Université du Québec: Paul Cliche, anthropologue et enseignant au certificat en coopération internationale de l’Université de Montréal. Thème de l’ouvrage: la coopération internationale solidaire. La situation des organismes de coopération internationale au Québec est révélatrice de la crise qui frappe la coopération solidaire au Nord: baisse de financement, climat organisationnel ­difficile, réputation du Canada à l’étranger en chute libre… Pourtant, au Sud, des organisations de la société civile sont la démonstration vivante...nous dit l’auteur en introduction. Par un chercheur qui a été pendant deux décennies engagé sur les premières lignes de cette coopération internationale de proximité.
2) Un cahier de recherche sur les expériences réussies de sécurité alimentaire au Sénégal illustrant la contribution majeure des organisations paysannes par le sociologue Abdou Salam Fall, directeur du Laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales (LARTES), laboratoire rattaché à l’Université Cheik Anta Diop de Dakar, laboratoire avec lequel la CRDC collabore depuis de très nombreuses années.


L’engagement social de la CRDC: la CRDC appuie le Fonds Solidarité Sud

Le Fonds Solidarité Sud mène tout au long de l’année 2014 une campagne de soutien à une organisation paysanne en Afrique de l’Ouest, l’Union des groupements paysans de Meckhé au Sénégal en collaboration avec l’UPA DI. La CRDC comme organisation fait partie des amis de ce Fonds qui a comme mission de soutenir des communautés dans les pays du Sud. La CRDC est parfaitement en phase avec cet objectif.

La tragédie des terres en Afrique de l’Ouest dont le Sénégal est celle de terres arides nous dit le Fonds Solidarité Sud dans un de ses documents d’information. Année après année les différentes agences humanitaires de l’ONU ou de grands pays du Nord y reviennent avec des milliers de tonnes de riz. Est-ce une fatalité ? La sortie de ce cycle continue d’urgence humanitaire est faisable affirment sans hésitation les dirigeants d’organisations paysannes de ce sous-continent qui répondent NON ce n’est pas une fatalité ! C’est le cas de l’Union des groupements paysans sénégalais de Meckhé dans la région de Thiès à deux heures de la capitale Dakar que le Fonds soutient. Elle n’est pas la seule de dire le Fonds Solidarité Sud. Pour en savoir plus, on va sur le site du Fonds, rubrique du bulletin de septembre à l’adresse suivante : http://www.fondssolidaritesud.org/ Le titulaire de la CRDC participait comme conférencier à la rencontre régionale de cette association de solidarité internationale au Saguenay en novembre dernier.


La CRDC a mené une recherche sur les avenues alternatives en matière de développement d’outils de financement de la solidarité internationale

La CRDC a participé aux consultations menées par un comité conjoint AQOCI-MRI sur la création d’un projet d’Agence québécoise de solidarité internationale (AQSI) par le gouvernement du Québec. La CRDC, par son titulaire a présenté des avenues alternatives de solidarité internationale d’une future Agence québécoise de solidarité internationale (AQSI), notamment la mise sur pied d’un nouvel outil financier, un fonds dédié au développement de PME collectives dans les pays du Sud. S’inspirant d’expériences diverses d’ici et d’ailleurs, l’idée est à l’effet qu’on peut aller plus loin et en faire un projet global de type inédit pour la coopération québécoise de proximité dans des communautés du Sud. La recherche avance que le besoin est réel et pressant. Le comité AQOCI-MRI en a fait une priorité dans les mesures immédiates que le gouvernement du Québec devrait prendre dans les prochaines années. Pour en savoir plus, on peut lire le billet de novembre dernier du blogue de la CRDC.



La CRDC vous soumet des propositions de lecture sur des sujets sensibles

1. Démocratie directe vs démocratie représentative ? Un faux dilemme ? Par Jean-Marc Piotte

Au cœur de la vie intellectuelle du Québec depuis cinquante ans, Jean-Marc Piotte offre un nouvel ouvrage dont l’intitulé est Démocratie des urnes et démocratie de la rue publié aux éditions Québec Amérique. L’auteur croit à la démocratie des urnes. L’auteur réaffirme cependant qu’il n’y a pas de démocratie représentative sans démocratie de la rue, telle qu’elle s’est récemment exprimée, se réjouit-il, dans le conflit qui opposait les étudiants à l’État québécois. La démocratie directe demeure le meilleur instrument de lutte, mais elle doit servir à renforcer la démocratie représentative, prévient-il, et non à se perdre dans l’illusion de son institutionnalisation.

Ce livre s’imposait ne fusse que pour la critique qu’il fait du marxisme dont il vient et dont il s’inspire encore, non comme un croyant en la révolution (par une classe messianique, la classe ouvrière) mais comme un scientifique. Sa  critique des totalitarismes de droite comme de gauche, son analyse des universités au Québec et de la marque distinctive que laisse le réseau des différentes constituantes de l’Université du Québec, son refus d’opposer les urnes et la rue et sa position nuancée sur la laïcité valent le détour. On reste néanmoins sur notre faim dans le chapitre sur le syndicalisme qu’il analyse sans le mettre en rapport avec d’autres mouvements (les «écolos», le mouvement communautaire, le mouvement des femmes, les entreprises collectives...). Surtout il fait peu de cas de l’indispensable solidarité internationale et de l’impératif d’une transition écologique de l’économie. Dommage !

Mais il a une qualité devenue exceptionnelle en milieu universitaire aujourd’hui : analyser et prendre position sur les enjeux de notre société. En gardant en tête qu’un universitaire doit être un intellectuel critique, et qu’il n’a pas à s’inscrire de façon inconditionnelle dans le corridor institutionnel des directions d’universités qui survalorisent les professeurs qui obtiennent des subventions, lesquelles du coup a pour effet de sur-spécialiser de nombreux chercheurs en sciences humaines.
 
L’éditeur prétend que c’est son testament politique. Pas si sûr ! Jean-Marc Piotte a encore des choses à nous dire.

2. Développement des communautés par des coopératives de services de proximité : vraiment ?

Que fait-on pour sortir de nombreux villages d’un déclin annoncé ? On se mobilise autour d’une coopérative de services de proximité : renaissance d’une épicerie locale, prise en mains d’une station-service, ouverture d’un petit traiteur...Le tout dans une seule et même coopérative contrôlée par la communauté locale. Pour en savoir plus voir l’article du journal Ensemble.

En fait, ce type de coopératives peut aussi bien «coller» à un quartier de centre urbain. Mais pour cela il faut au mouvement coopératif une politique en milieu urbain similaire à celle qu’il développe en milieu rural. En mettant à contribution les organisations communautaires de ces quartiers. De ce côté-là, il y a un vide.

3. Débat sur la transition écologique de l’économie

A. L’écologie politique est-elle un «réformisme radical» ?

Alain Lipietz est bien connu au Québec pour ses travaux en développement régional dans la perspective de l’«École de la régulation» en économie. C’est ce qui lui a donné une réputation d’économiste de gauche. Cette période de son cheminement est datée. On le connait moins bien sous l’angle de son entrée théorique à partir de l’écologie politique, qui est tout à la fois, selon ses dires une science humaine laquelle peut donne lieu à un positionnement politique qu’il nomme «réformisme radical». Pour en savoir plus

B. Enjeux énergétiques : deux mémoires qui en disent long sur les pistes de sortie des énergies fossiles         

1. Le mémoire du CQCM, organisation de représentation du mouvement coopératif, produit pour la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec l’automne dernier. Y a-t-il des alternatives coopératives aux énergies fossiles ?

Ce mémoire d’une organisation que la CRDC connaît bien pour avoir travaillé avec lui pendant plusieurs années met bien en lumière le virage écologique de l’économie en train de s’opérer au sein des coopératives agricoles et des coopératives forestières (biomasse) de même que le développement de coopératives dans le secteur des  énergies renouvelables.

2. Le mémoire du Collectif scientifique sur la question du gaz de schiste au Québec. Qu’est-ce que l’État québécois peut faire pour encourager la sortie des énergies des énergies fossiles ?

Dans le cadre de la Consultation mentionné ci-haut, le Collectif fait un ensemble de recommandations parmi lesquels on peut notamment retenir : la poursuite de projet de loi de moratoire sur l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste ; un changement de paradigme énergétique en direction d’une énergie communautaire et de proximité et la révision du rôle de nos grandes institutions financières (Caisse de dépôt et placement, Hydro-Québec...) au regard du pétrole et autres filières de même nature entourant leurs investissements.

C. Un contre-manifeste en réponse aux personnalités qui veulent absolument qu’on exploite le pétrole sur le sol québécois

Par un docteur, ingénieur en géologie appliquée et professeur de l’UQAM aujourd’hui à la retraite qui s’y connaît bien en la matière, Marc Durand.


Pour abonner vos amis à la liste de diffusion.

Ce Bulletin rejoint les abonnés du Carnet du titulaire de la CRDC, soit principalement des personnes intéressées par le développement des communautés et les mouvements sociaux au Québec et dans les pays du Sud. Sur le site de la CRDC, nous mettons à votre disposition des documents téléchargeables issus de nos activités et de nos travaux de même que les documents pertinents d’organisations avec lesquelles nous collaborons: parmi d’autres, le Fonds Solidarité Sud, diverses organisations des mouvements coopératif, syndical et communautaire, l’AQOCI et le GESQ. Le présent bulletin a été préparé par Louis Favreau. Webmestre du site de la CRDC: Patrick Morin, UQO.